Frère Roger ne s’est pas converti au catholicisme. C’est ce qu’affirme la communauté œcuménique de Taizé qu’il a fondée en Bourgogne et dont il a été le prieur jusqu’à l’année passée. «Le Monde», plus grand quotidien français, faisait état dans son édition du 5 septembre d’une conversion secrète au catholicisme romain.
«Le Monde a reproduit les revendications d’une petite lettre de nouvelles issue d’un groupe lié à la mouvance traditionnaliste de l’Église romaine», a confié frère Thomas, de la communauté de Taizé, à l’agence ENI. Le successeur de frère Roger, frère Aloïs, qui est catholique romain, a préféré qualifier la prétention d’«inexacte», reconnaissant l’ambiguïté voulue et assumée par frère Roger.
Frère Roger a dit à Rome en 1980 qu’il avait «trouvé sa propre identité de chrétien en réconciliant en lui-même la foi de ses origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque». Les protestants romands qui l’ont connu et côtoyé ne croient pas un seul instant à une conversion au catholicisme romain. Pour eux, frère Roger se plaçait au-delà des clivages confessionnels.
Roger Schütz était diacre de l’Église réformée vaudoise avant de fonder Taizé au lendemain de la guerre. Il est l’une des plus grandes figures protestantes européenes du XXe siècle. Il a été assassiné en plein service par une déséquilibrée en mars 2005.