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«L’été indien», le nouveau spectacle de la Compagnie de la Marelle:

Avec son nouveau spectacle, «L'été indien», qui démarre ces jours, la Compagnie de la Marelle a choisi de porter sur le grand âge un regard respectueux et pertinent, empreint de tendresse, pour rappeler qu'au fond de chaque personne âgée subsiste, comme un noyau dur, celle qu'elle a été à dix-huit ans. Édith Cortessis, qui a signé le texte mis en scène par Gisèle Balet, interprète le personnage d'une vieille dame inattendue qu'elle a imaginé
Evangéliques.info

Pour la nouvelle saison qui démarre ces jours, la Compagnie de la Marelle a choisi, à son habitude, un sujet fort pour susciter la réflexion: l’extrême vieillesse, ou si vous préférez le quatrième âge. Autant dire un âge qui n’intéresse personne, tant il fait peur, au point qu’on feint de l’ignorer et qu’on fait des vieux des morts vivants. Or, pour les personnes âgées, la vie qu’elles mènent, même amenuisée, fragilisée, parfois confinée dans une chambre d’un établissement médico-social, c’est aussi et encore «la vraie vie». Il est des réalités qu’il faut oser regarder en face quand on est dans la force de l’âge et que l’on se croit immortel, et accepter avec humanité et tendresse, ce qu’a fait Édith Cortessis.
Elle cherche à aider les spectateurs à porter un autre regard sur les vieilles personnes, à voir, au-delà de leurs décrépitudes, ceux qu’ils ont été, à ce qui a été leur vie, jalonnée d’expériences, de savoirs, de responsabilités, de coups de coeur, de souffrances et de moments de grâce. «La personne est une et indivisible tout au long de sa vie, rappelle Edith Cortessis, la vieillesse peut modifier la perception du monde, changer des priorités, mais ne fait pas de vous quelqu’un d’autre». Ce qui l’a incitée à introduire dans sa pièce une marionnette, sorte de double, jeune et insolent, de la vieille dame, avec lequel elle se confronte dans un monologue intérieur.

L’héritage de mon père
Imprévisible, vulnérable, dépendante, la vieille dame imaginée par Édith Cortessis a oublié qu’elle n’est plus chez elle mais dans une maison de retraite, mais elle a toujours le souci des autres, de ceux qui la soignent et l’aident dans ses gestes quotidiens, comme de ceux qui se battent dans la vie active. Dans sa relecture du passé, elle est confrontée aux trois rôles qu’elle a endossés: celui de fille, de mère et de grand-mère. Il lui faut s’accepter dans chacun de ces rôles, ce qui n’est pas toujours évident. Elle cherche à comprendre ce qu’elle a fait de sa vie, affronte des peurs anciennes et cherche le pardon, celui qu’il lui faut accorder et celui qu’elle demande pour elle. Enfin Suzanne renoue avec Dieu. «Tu es là, comment tu m’as retrouvée?», s’étonne-t-elle. Elle retrouve du temps pour prier pour ceux qui se démènent au quotidien.
«Cette pièce est un peu l’héritage de mon père, mort à 96 ans, qui est venu vivre sous notre toit, ici à Cheseaux, dans cette ancienne église transformée en logement et en salle de répétition pour la Compagnie. La pièce a mûri lentement en moi, puis je l’ai écrite d’instinct».
Le spectacle est mis en scène par Gisèle Balet, jeune metteuse en scène lausannoise, qui a fait appel à une comédienne genevoise, Cathy Sottas, pour être la soignante au cœur tendre qui s’occupe de la vieille dame. Enfin André Cortessis, fondateur avec sa femme de la Compagnie de la Marelle, tient le rôle d’un infirmier.

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La Marelle, un théâtre engagé

Troupe professionnelle créée à Lausanne en 1982, la Compagnie de la Marelle a toujours privilégié des sujets forts pouvant toucher un large public et suscitant réflexion et débat sur des valeurs éthiques et spirituelles, et misé sur des personnages réels (Martin Luther King, la résistante protestante Marie Durand, Luther, entre autres) ou de fiction, les montrant avec leurs enthousiasmes, leurs défaites, leurs zones d’ombre, leurs sentiments et leurs actes. « Nous portons sur le monde un regard de croyants, nous esquissons la trace de Dieu dans la vie de nos personnages, leur chemin de foi, de doute, leur désespoir ou leur confiance. Par nos spectacles, nous aimerions tisser un réseau de relations entre les certitudes des uns et les questions des autres, partager des idées, des émotions, vivre des moments de connivence et parfois même de communion », témoigne Edith Cortessis.

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