«Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du Crif: c’est non», a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur son blog le 13 décembre, alors qu’il commentait la défaite de Jeremy Corbyn aux législatives britanniques. Ces propos ont été dénoncés par le Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif) qui les a jugés «inadmissibles». «Ils relèvent d’un amalgame aussi choquant que surprenant: quel lien existe-t-il entre le Crif et les élections britanniques?» a déclaré sur Twitter Francis Kalifat, président du Crif, rapporte L’OBS.

Jean-Luc Mélenchon, président du parti d’extrême gauche «La France insoumise», a par ailleurs reproché à Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste britannique, d’avoir «passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos» et d’avoir affiché une «faiblesse», au lieu de «riposter». «Il a dû subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand-rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël)», a-t-il encore ajouté.

Jeremy Corbyn a en effet été accusé d’avoir laissé l’antisémitisme s’installer au sein de son parti. Le 26 novembre, dans un article du Times of London, Ephraim Mirvis, grand-rabbin britannique, l’a directement critiqué. Il mentionnait un «nouveau poison, consacré par la haute hiérarchie, enraciné au sein du parti». «La manière dont le leadership du parti travailliste a pris en charge l’antisémitisme est incompatible avec les valeurs britanniques», a-t-il ajouté. Jeremy Corbyn a finalement subi une large défaite aux élections législatives du 12 décembre.

Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, a qualifié ces propos de «choquants et inappropriés à notre débat républicain». Il a déclaré sur Twitter: «La haine et le complotisme se nourrissent de sous-entendus douteux et de préjugés nauséabonds. La République est toujours plus forte quand elle est rassemblée», rapporte L’OBS.