L’ancien gouverneur chrétien de Jakarta, Basuki Tjahaja Purnama, surnommé « Ahok », est sorti de prison ce jeudi 24 janvier, après deux ans derrière les barreaux pour blasphème. Son avenir reste néanmoins incertain.

Ahok était un symbole. En 2014, il était devenu le premier gouverneur de Jakarta non musulman depuis plus de 50 ans, et le premier issu de la minorité chinoise, grâce à l’élection à la présidence de son prédécesseur Joko Widodo. Selon l’AFP, il avait su se rendre populaire avec des mesures contre les embouteillages monstres dans la capitale et sa lutte contre la corruption. Il était promis à un brillant avenir en politique.

En septembre 2016, devant un groupe de pêcheurs, Ahok avait jugée fausse l’interprétation d’un verset du Coran par certains théologiens musulmans selon laquelle un musulman ne doit élire qu’un dirigeant musulman. Cette vidéo est devenue virale et a provoqué une large contestation en Indonésie où toute critique de l’islam est extrêmement sensible. Des milliers de musulmans radicaux avaient manifesté dans la capitale fin 2016.

Jugé pour blasphème, sa popularité s’est effondrée. Il a perdu son poste de gouverneur en avril 2017 face à un adversaire musulman. En mai 2017, Ahok était condamné à deux ans de prison ferme pour insulte à l’islam. Ce dernier libéré ne devrait pas revenir tout de suite en politique, pour ne pas mettre à mal l’éventuelle réélection de son allié, le président Joko Widodo.