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Histoire: Jésus ressemblerait à un Juif d’Irak plutôt qu’à une icône, selon une spécialiste

Jésus ressemblerait à un Juif d’Irak, selon Joan E. Taylor, professeur au département de théologie du King’s College de Londres. Dans son livre «A quoi ressemblait Jésus?» , présenté par le Times of Israel le 8 septembre, la spécialiste rassemble les indices historiques et archéologiques sur l’apparence probable de Jésus…
Evangéliques.info

Jésus ressemblerait à un Juif d’Irak, selon Joan E. Taylor, professeur au département de théologie du King’s College de Londres. Dans son livre «A quoi ressemblait Jésus?» , présenté par le Times of Israel le 8 septembre, la spécialiste rassemble les indices historiques et archéologiques sur l’apparence probable de Jésus de Nazareth. Or ceux-ci divergent des canons de l’iconographie religieuse européenne.
Ainsi, une analyse des squelettes retrouvés dans les tombes de l’époque montre que leur forme se rapproche le plus de celles des Juifs de l’Irak actuel. De plus, l’absence de commentaires sur son apparence physique suggère que Jésus était dans la moyenne physique et esthétique. S’il s’en était démarqué, Joan Taylor estime que les Evangiles l’auraient mentionné, comme l’ont fait les Ecritures dans les cas de David et du jeune Moïse.
Par ailleurs, s’il suivait les codes vestimentaires des philosophes Juifs du premier siècle en Palestine, il porterait les cheveux courts et une barbe taillée. Or l’historienne note que les plus anciennes représentations de Jésus, datant du 2ème siècle, le dépeignent sous les traits d’un philosophe. Dans ce cas, il ne porterait pas de longue robe ample mais le châle de prière juif.
Ainsi, Joan Taylor suppose que Jésus devait mesurer 1m 68, avoir des cheveux bruns coupés courts, les yeux marrons, et la peau matte. Il porterait deux manteaux, l’un pour se tenir chaud ainsi que le châle de prière, et des sandales. «Il ressemblait à un sage Juif itinérant», affirme-t-elle.
D’après la professeure, l’iconographie de Jésus a été initialement influencée par des idéaux gréco-romains et égyptiens. En effet, le christianisme se plaçait comme concurrent des dieux égyptiens vers la fin du 3ème siècle. A cette époque, c’est le dieu Sérapis, «assis sur un trône avec de longs cheveux bouclés jusqu’aux épaules et une belle barbe», qui était l’image d’une divinité pour les gens. Ainsi, pour communiquer l’idée de Jésus en tant que Dieu le Fils, les artistes ont eu recours aux mêmes codes.
«Le sens était plus important pour les gens que ce à quoi Jésus ressemblait réellement au premier siècle», a-t-elle expliqué au Times of Israel. «Le Jésus historique ne les préoccupait pas du point de vue du sens théologique durant les quatrième, cinquième, sixième, septième siècle. Il y a eu un transfert de cette signification des dieux à Jésus.»
Joan Taylor espère que les artistes et les réalisateurs de cinéma liront son livre. Ils pourront ainsi se détacher des canons de l’art européen dépeignant un Jésus grand, beau, aux cheveux longs souvent blonds. Selon elle, «tous les gens dans le cinéma doivent prendre en compte ce que les personnes portaient réellement en Judée au premier siècle et non pas ce que nous avons dans les passions dramatiques des 16ème-17ème siècle ou de l’art médiéval. » Elle espère que grâce à cela, «le grand public sera informé, et aura une autre manière de voir et d’imaginer Jésus». Un exercice auquel Rembrandt, qui avait fait poser un jeune Juif d’Amsterdam pour de nombreux portraits de Jésus, s’était déjà essayé au 17ème siècle, en rupture avec la tradition de son art.

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