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France: Libération conteste les chiffres de l’Education nationale sur les «atteintes à la laïcité» à l’école

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Le journal Libération conteste les chiffres fournis par le Ministère de l’éducation nationale sur les atteintes à la laïcité signalées dans ses établissements. Dans un article du 19 septembre, le quotidien analyse les réponses fournies par le ministère suite à ses demandes de précisions. En effet, Jean-Michel Blanquer,…
Evangéliques.info

Le journal Libération conteste les chiffres fournis par le Ministère de l’éducation nationale sur les atteintes à la laïcité signalées dans ses établissements. Dans un article du 19 septembre, le quotidien analyse les réponses fournies par le ministère suite à ses demandes de précisions.
En effet, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, avait déclaré en juillet dernier que ses services recevaient une trentaine de signalements par jour à ce sujet. Or, parmi les incidents signalés, l’on trouve des «suspicions», «demandes de précision» et autres faits qui ne constituent pas des «atteintes» à la loi, d’après Libération.
Suite à l’interview de Jean-Michel Blanquer, les journalistes du quotidien avaient demandé au ministère de préciser quelles atteintes à la laïcité avaient eu lieu en milieu scolaire. Après relance, ils ont reçu cette réponse début septembre:
«Les faits signalés par les personnels de l’éducation nationale par l’adresse électronique de saisine se répartissent de la façon suivante:
– port de signes et tenues à caractère religieux (25% des cas traités),
– refus de pratiquer une activité scolaire ou d’exécuter ses obligations de service (20% des cas traités),
– contestation d’enseignement ou enseignement non conforme au cadre des programmes (12% des cas traités),
– suspicion de prosélytisme religieux (10% des cas traités).»
Libération. doute que les signes et tenues incriminées tombent tous sous le coup de la loi de 2004. Le journal cite ainsi le cas de la jeune fille sommée par son professeur de ne plus porter une jupe trop longue et un bandana, situation où la justice a donné raison à l’enseignante en 2017.
S’agissant des «contestations d’enseignement», le quotidien juge les questions et désaccords acceptables en classe: «N’est-il pas normal qu’un élève, confronté à un savoir qui remet en cause des certitudes dont il a hérité, puisse prendre la parole pour interroger ce savoir?» interpellent les journalistes.
«Le vade-mecum du ministère relève lui-même que « toute objection des élèves n’est pas nécessairement une contestation de l’autorité du professeur ou d’un enseignement. Les élèves sont en cours de construction; ils expriment souvent leur point de vue sous la forme du préjugé ou de la croyance »», rappellent-ils.
Par ailleurs, le ministère classe 33% des cas traités dans une rubrique « autres faits ». Ceux-ci «ont trait à des situations de non-fréquentation prolongée du service de restauration scolaire liée à la pratique d’un culte, à des demandes de précision sur les autorisations d’absences scolaires en raison de la pratique d’un culte, ou encore à des difficultés d’organisation pour assurer la restauration des élèves pratiquant le jeûne cultuel dans les internats ou lors de voyages scolaires », détaille la réponse de l’Education nationale. «Sont également recensées des interrogations sur la prise en compte des fêtes et rites religieux dans l’élaboration des calendriers des épreuves des examens ou des sorties scolaires.»
Selon Libération., le flou dans la définition des atteintes à la laïcité donne l’impression d’un milieu scolaire gangréné par la radicalisation. D’autre part ,il relève que les enseignants eux-mêmes sont nombreux à s’en tenir à une définition erronnée de la laïcité, qui supposerait l’absence du religieux de l’espace public.

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