Six cents personnes se sont réunies au centre « Vie et foi » à Ambilly près de Genève samedi 25 novembre pour écouter un duo plutôt atypique : le Dr Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes », et le chanteur engagé contre les violences faites aux femmes Philippe Decourroux. Une première réception dans l’après-midi a réuni 200 officiels, puis le concert-conférence ouvert a tous a été l’occasion pour les deux amis d’exhorter les hommes à se mobiliser contre les violences faites aux femmes. « Denis Mukwege nous a rappelés que le viol de guerre ayant lieu au Kivu aujourd’hui avait été utilisé de la même manière en Bosnie il y a 25 ans » témoigne Philippe Decourroux. « Ca nous concerne tous. Les hommes sont appelés à se lever contre l’abominable ».
Suite à cet événement, le collectif I Respect Women compte aujourd’hui 250 signataires de sa charte, et un peu plus de 10.000 euros ont été collectés pour financer l’hôpital de Panzi du Dr Mukwege. « C’est beaucoup, et peu à la fois, car tout l’or du monde ne suffira pas à changer la situation » interpelle le chanteur jurassien, estimant que le plus important est de sensibiliser les hommes à se comporter de manière respectueuse envers les femmes. Qu’ils osent au moins dire quelque chose quand ils sont témoins d’une situation de harcèlement, et que l’éducation des enfants devienne plus égalitaire. « Nous ne réalisons pas le mal que nous pouvons faire nous-mêmes, quand nous disons à un petit garçon : ‘Ne pleure pas comme une fille !’ » a déploré Denis Mukwege lors de sa conférence.
Bonus non prévu pour les fidèles de l’Eglise Vie et Foi: c’est Denis Mukwege qui a assuré la prédication le dimanche matin, 26 novembre. En tout, un millier de personnes ont été touchées par son message. Parmi elles, deux femmes envoyées spécialement de New-York par le pasteur Bill Wilson, fondateur de Metro Ministries, qui oeuvre auprès de 22.000 enfants des rues aux Etats-Unis.