Après la démission du Président Mugabe, le pays peut naître de nouveau, ont déclaré l’ensemble des Eglises chrétiennes du Zimbabwe. Dans un communiqué daté du 15 novembre intitulé « Entre crise et Kairos » (kairos signifiant moment à saisir en grec ancien), les Responsables des dénominations chrétiennes du Zimbabwe (ZHOCD), ont exprimé leur espérance, et appelé l’ensemble des citoyens à se remettre en question. Cet organe rassemble notamment les évangéliques du Zimbabwe Christian Fellowship, du Conseil des Eglises Chrétiennes et de l’Eglise catholique.
«Nous voyons dans la situation présente pas uniquement une crise dans laquelle nous serions incapables, mais une occasion à saisir pour la naissance d’une nouvelle nation. Notre Dieu a tout créé à partir du chaos», ont affirmé les responsables des Eglises.
Cependant, pour arriver à un « chapitre plus heureux » dans l’histoire du pays, le ZHOCD appelle à identifier les racines de la crise politique. Il cite le non-respect de la constitution par les acteurs politiques, et la confusion entretenue entre les institutions et le ZANU-PF, le parti politique de Robert Mugabe au pouvoir depuis la fin de la guerre d’indépendance en 1980.
Mais les ecclésiastiques vont plus loin: d’après eux, «tout le monde est impliqué». La crise «n’est pas uniquement due au parti au pouvoir et au gouvernement», poursuit le communiqué. «L’Eglise a perdu son élan prophétique, diriger par des cultes de la personnalité et des approches superstitieuses de problèmes socio-économiques.» De son côté, la société civile s’est égarée, en « se focalisant sur la survie et la compétition.»
Les dirigeants chrétiens du Zimbabwe préconisent la prière, le calme, le respect de la dignité humaine, un gouvernement de transition nationale et le dialogue. Selon eux, l’Eglise a vocation à être un agent de réconciliation et de guérison, pour être un canal de réconciliation.
Le président Mugabe été détenu à son domicile depuis le 15 novembre par ses militaires. Il a finalement donné sa démission le 22 novembre.