La comédienne protestante Gisèle Casadesus est décédée le 24 septembre à Paris, à l’âge de 103 ans. Elle était née en juin 1914, juste avant que n’éclate la Première guerre mondiale. Adulte, elle a vécu à Paris l’Occupation nazie, qu’elle a traversée en jouant des rôle d’ingénues à la Comédie française. Vers la fin de sa vie, elle a fait du cinéma, notamment « Tête en Friche » avec Gérard Depardieu.
Toute sa vie durant, elle a été fidèle à sa foi, dans un milieu artistique dont les mœurs sont souvent éloignés de la « morale ». Dès son plus jeune âge, elle savait qu’elle serait comédienne et qu’elle aurait des enfants, ce qui n’était pas compatible à l’époque. Elle a ainsi caché sa deuxième grossesse à sa troupe de théâtre pour rester sur les planches jusqu’à sept mois et demi de grossesse. En tout, elle et son mari ont eu quatre enfants et sont restés mariés 72 ans. Dans son livre « 100 ans, c’est passé si vite », elle revendique leur fidélité conjugale : « J’ai été beaucoup courtisée, mais mon mari et moi avions une indéfectible confiance l’un dans l’autre. Quand on s’aime vraiment, ce n’est pas difficile d’être fidèle ».
En 2007, un an après le décès de son mari, elle parle de sa foi à l’hebdomadaire protestant Réforme. « Je suis croyante, avec tout ce que cela comprend de doutes et d’espérance ». Elle avouait « avoir toujours eu peur de la mort » et lire la Bible deux fois par jour, matin et soir. « Jésus, je l’aime. Ca vous soutient de penser à lui. C’est tellement simple et difficile ce qu’il nous a demandé : « Souviens-toi d’aimer. » Là où il y a de l’amour, il ne peut pas y avoir de désespérance. »