Les principales Eglises protestantes d’Autriche ont dénoncé, lundi 24 octobre, la campagne d’affichage du candidat d’extrême droite Norbert Hofer, en vue de la prochaine élection présidentielle, le 4 décembre prochain.
Le parti FPÖ a dévoilé, en effet, vendredi 21 octobre ses nouvelles affiches de campagne. Sur ces dernières, le candidat en appelait «à l’aide de Dieu» pour parvenir à la victoire. Et déclarait parallèlement vouloir ainsi souligner son «fort enracinement dans les valeurs occidentales et chrétiennes».
Les Eglises évangéliques et protestantes ont condamné cette «instrumentalisation de Dieu» jugée totalement «abusive», rappelant que «le nom de Dieu ne doit pas être invoqué en vain».
«Dieu ne se laisse pas instrumentaliser pour des intérêts personnels ou à des fins politiques», ont souligné les représentants des trois principales Eglises protestantes du pays dans un communiqué.
De plus, elles se sont tout particulièrement indignées de cette utilisation par un parti ouvertement xénophobe: «Faire appel à Dieu à de fins politiques et l’utiliser au moins indirectement pour attaquer d’autres cultures et religions en utilisant la notion d’Occident chrétien revient selon nous à abuser de son nom et de la religion», ont-ils précisé. Et d’ajouter: «Le Dieu de la Bible n’est pas un Dieu chrétien et occidental, mais un Dieu universel qui prend parti pour les faibles, les pauvres et les gens qui souffrent».
Dans un long discours prononcé lundi, à l’avant-veille de la fête nationale autrichienne, le patron du FPÖ, Heinz-Christian Strache, avait encore une fois dénoncé «l’afflux incessant de migrants économiques étrangers à notre culture», un axe fort de la rhétorique du parti.
Par voie de presse, Norbert Hofer s’est défendu en déclarant que chacun a le droit de manifester de sa croyance publiquement.
Les Autrichiens sont appelés aux urnes le 4 décembre pour le second tour de la présidentielle, qui oppose Norbert Hofer (un catholique converti au protestantisme) à l’écologiste Alexander Van der Bellen. Lors du scrutin initial, en mai dernier, l’écologiste l’avait emporté d’une courte tête, mais l’élection avait été annulée en raison d’irrégularités de procédures.