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Pakistan: Renvoi du procès d’Asia Bibi pour blasphème

La Cour suprême pakistanaise a renvoyé sans autre date, jeudi 13 octobre, le procès en appel de la chrétienne Asia Bibi, condamnée de mort pour blasphème, et ce en raison du désistement d’un juge. Le magistrat Iqbal Hameed ur Rehman a en effet renoncé à juger la mère…
Evangéliques.info

La Cour suprême pakistanaise a renvoyé sans autre date, jeudi 13 octobre, le procès en appel de la chrétienne Asia Bibi, condamnée de mort pour blasphème, et ce en raison du désistement d’un juge.
Le magistrat Iqbal Hameed ur Rehman a en effet renoncé à juger la mère de famille. Il a expliqué sa décision par le fait qu’il avait déjà jugé le meurtrier de Salman Taseer, alors gouverneur du Pendjab et abattu après avoir pris la défense d’Asia Bibi. Les deux cas étant liés, il préfère se retirer de ce procès, a-t-il exposé à l’audience, selon un journaliste de l’AFP présent.
L’assassin du gouverneur libéral, Mumtaz Quadri, a été pendu au début de l’année, poussant encore davantage les conservateurs à réclamer l’exécution d’Asia Bibi.
La chrétienne, accusée de blasphème après une dispute avec une femme musulman au sujet d’un verre d’eau, est dans le couloir de la mort depuis 2010. Ses avocats plaident l’annulation de sa peine de mort. « Nous avons beaucoup d’espoir », avait déclaré l’avocat de Mme Bibi, Saif-ul-Mulook, à l’AFP avant le renvoi.
Ce procès devait se dérouler sous haute sécurité. Selon un officier de police, au moins 3000 membres des forces de sécurité avaient été déployés à travers Islamabad. Une centaine de policiers, dont nombre en tenue anti-émeutes, étaient en faction devant la Cour suprême de la capitale.
Le blasphème est une question très sensible au Pakistan, où de simples accusations peuvent déclencher des lynchages.
Après le rejet de plusieurs recours, si la Cour suprême confirme en appel la peine de mort, le dernier espoir de Mme Bibi serait un recours en grâce auprès du président. 
Il est rare que les tribunaux se montrent cléments dans les cas de blasphème, mais aucun condamné pour blasphème n’a jusqu’ici été légalement exécuté.
Les répercussions de cette décision sont donc « énormes » pour les minorités, les droits de l’Homme et la loi contestée sur le blasphème, a encore souligné à l’AFP Shahzad Akbar, avocat spécialiste des droits de l’Homme.

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