Le 6 septembre, le chrétien Slimane Bouhafs a été condamné en appel à trois ans de prison par le tribunal de Sétif en Algérie. Le tribunal a réduit de deux ans sa peine initiale, pour « circonstances atténuantes.»
Les avocats de Slimane Bouhafs l’ont présenté comme un ancien policier marqué par sa participation à la lutte contre le terrorisme en Algérie au cours des années 90: «Il déteste tellement les causes du terrorisme qu’il s’est choisi une autre religion comme signe de contestation». Ses défenseurs soulignent également les risques pour sa santé physique et psychique qu’une peine de prison ferait courir au chrétien, déjà très affaibli par les conditions de sa détention.
Le procès s’est tenu le 31 août. Son avocat, Salah Dabbouz, président de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH), qui était présent, a dénoncé dans les colonnes du quotidien El Watan</> «une audience dans laquelle a été jugé un citoyen pour ses opinions politiques». Pour l’avocat, son client milite pour «la séparation du politique et du religieux, comme il l’a déclaré lors de l’audience en première instance.» La LADDH réclame la libération immédiate de Slimane Bouhafs.
Slimane Bouhafs avait été arrêté le 31 juillet pour avoir posté des propos outrageant le prophète Mohammed et la religion musulmane sur sa page Facebook. Jugé en première instance le jour même, il avait été condamné le 7 août à cinq ans de prison ferme ainsi qu’à une amende. Slimane Bouhafs s’est converti à la foi chrétienne en 1997.