Des sénateurs pakistanais cherchent à mettre fin aux abus liés à la loi anti-blasphème. Le 16 août, le Comité fonctionnel des droits humains du Sénat pakistanais s’est exprimé. Il demande l’adoption de mesures pour «une mise en œuvre équitable» de la législation. Toutefois, «le comité ne cherche pas à amender la loi», a déclaré sa présidente lors d’une conférence de presse, d’après le quotidien pakistanais Dawn.
De son côté, la Commission nationale des droits humains a suggéré des amendements au texte. Elle souhaite notamment confier les enquêtes à des officiers de police haut gradés, moins exposés aux pressions. Les fausses accusations de blasphème doivent aussi être poursuivies en justice.
«La loi sur le blasphème a été dévoyée plus que toute autre législation», a déclaré le sénateur Mohammed Ali Saif. Selon une autre sénatrice, l’assassinat de l’ancien gouverneur Salman Taseer a été «le pire exemple de détournement de la loi». Elle ajoute: «Il faut s’assurer que des actes aussi odieux ne soient jamais répétés.»
Un sénateur islamiste a cependant mis en garde contre toute modification de la législation. Il préconise un dialogue avec le Comité pour l’idéologie islamique.
La victime la plus célèbre de la loi est Asia Bibi. Cette catholique a été accusée de blasphème en 2009. Condamnée à mort, elle reste depuis en prison. Quant à lui, Salman Taseer a été tué parce qu’il demandait sa grâce et critiquait la loi anti-blasphème.
Les accusations de blasphème servent régulièrement à des règlements de compte. Des chrétiens mais aussi des musulmans ont été injustement accusés.