«Nous sommes un pays musulman. (…) Avant toute autre chose, la laïcité ne doit pas figurer dans la nouvelle Constitution». Ces propos tenus lundi 25 avril par le président de l’Assemblée nationale turque, Ismaïl Kahraman, ont suscité de forts troubles en Turquie. Des émeutes en réaction à ces propos ont été réprimées par la police d’Ankara.
Ismaël Kahraman s’est alors empressé de préciser qu’il s’agissait d’une opinion personnelle. Mais tous les membres du gouvernement turc ne sont pas d’accord avec lui et les partis de l’opposition demandent sa démission. Le président Erdogan fait de son côté savoir qu’il ne soutient pas cette opinion, de même que le Premier ministre. Le principe de laïcité sera donc conservé, d’après leurs dernières déclarations.
L’actuelle Constitution date de 1982. Elle a été rédigée après un coup d’Etat militaire et met l’accent sur le principe de laïcité déjà bien établi depuis 1924. Le pays cherche depuis longtemps à modifier cette Constitution jugée trop sécuritaire. Pour cela, une Commission de réconciliation constitutionnelle a été composée. On y retrouve des représentants des quatre partis politiques représentés au sein de l’Assemblée nationale, dont l’AKP, le parti islamo-conservateur du président de l’Assemblée nationale turque.