Alors que l’Église catholique romaine est au coeur de multiples scandales d’abus sexuels, que des centaines d’abus ont été récemment révélés au sein de la plus grande dénomination évangélique américaine, la Convention baptiste du sud; ce serait faire preuve de cécité que de croire que cela ne concernerait ni la France, ni la Suisse romande. C’est en substance ce qu’affirme le pasteur français Jacques Poujol, dans un entretien diffusé le 13 mars sur le site lafree.info.

Selon le psychothérapeute et conseiller conjugal, sur une trentaine d’années, en Suisse romande, au moins une dizaine de pasteurs et de responsables auraient commis des abus, principalement sur des femmes de 25 à 40 ans. Pour Jacques Poujol, «ce qui est grave, c’est qu’on fait de la victime la responsable du crime. Et je l’ai trop souvent vu dans les Eglises évangéliques».

Le pasteur poursuit : «Aujourd’hui, les femmes prennent conscience du caractère intolérable de tels abus et la psychologie a fait d’énormes progrès pour permettre aux victimes de prendre la parole. Il y a des ressources à disposition que l’on n’avait pas voilà 30 ans.» Il ajoute : «On peut nier le problème, mais il est là.»

Selon lui, «l’enseignement qui promeut l’inégalité homme-femme et la soumission de la femme à l’homme» encourage de tels abus. Enfin, le manque d’intérêt pour ce qui est «d’ordre psychologique» empêche souvent de trouver des solutions.