D’après un sondage sur la laïcité à l’école, les enseignants français sont rarement confrontés à des incidents touchant à la laïcité. Cependant, 74% n’a pas été formé pour. L’enquête a réalisée par l’institut de sondages IFOP en janvier dernier auprès de 650 enseignants du primaire au lycée. Elle a été réalisée pour le Comité national d’action laïque (CNAL), qui en a présenté les résultats à son colloque, «La laïcité et l’école: les enseignants ont la parole», le 13 juin.
Ainsi, seul un enseignant sur dix se dit confronté de temps en temps ou régulièrement à des incidents en lien avec la laïcité. 97% du temps, ces situations se règlent par le dialogue. Toutefois, pour 40% des professeurs, ces situations sont en augmentation. Par ailleurs, ceux qui exercent en Réseau d’enseignement prioritaire (dans les établissements accueillant un public socialement défavorisé) sont trois fois plus nombreux que la moyenne nationale à connaître ce genre de contestation.
Ces derniers définissent plus souvent la laïcité comme la « liberté religieuse » que leurs collègues hors REP. Une mauvaise interprétation selon le CAL, pour qui celle-ci se définit comme « la neutralité de l’Etat par rapport aux religions et partis politiques » (un enseignant sur deux est d’accord), ou la liberté de conscience (57% des enseignants hors REP contre seulement 49% en REP.
Une nuance difficile à saisir, puisque les trois-quarts des enseignants n’ont pas été formés à la laïcité. Et parmi ceux qui ont reçu la formation initiale proposée depuis 2015, 53% la jugent mauvaise, voire très mauvaise pour 23% d’entre eux.
La conclusion du rapport du CNAL sur l’enquête se veut rassurante: «alors que la laïcité est un élément jugé important pour l’identité de la France par plus de 9 enseignants sur 10 […] les enseignants interrogés semblent un peu moins inquiets que l’ensemble de leurs concitoyens sur le fait qu’elle soit en danger en France (59% vs 72%).»